Lutte contre les violences aux femmes et filles : les acteurs de la société mobilisés pour l’adoption de la loi Karama

Le 27 novembre dernier, des manifestants à Nouakchott
se sont donné rendez-nous dès 9h pour un sit in de
« plaidoyer » en vue de l’adoption de l’avant projet de
loi « Karama » au parlement.
« Oui à la loi Karama, une loi spécifique pour une
majorité laisée, marchons pour un avenir sans violence,
la loi Karama doit être une priorité » tels étaient
quelques-uns des slogans au cœur de cette mobilisation
qui avait pour axe de convergence le ministre de
l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF),
la devanture de la présidence celle de l’Assemblée
nationale en présence des élus Khally Diallo et Coumba
Dada Kane.
Mobilisation contre les préjugés
Les manifestants qui entendent accentuer la
sensibilisation pour que le texte soit voté par le
parlement étaient au nombre de 650 selon l’activiste
Siniya Haidara. Ces acteurs s’activent ainsi contre les
violences faites aux femmes et filles pour l’adoption
d’une loi criminalisant ces actes.
Une loi qui selon cette source, « permettra de protéger
la femme contre les malfaiteurs, les auteurs de viols, des
assassinats » .En outre elle rappelle que ce projet de loi
« n’est pas contre la charia islamique, nous sommes des
musulmans, nous ne voulons pas d’une loi qui va à
l’encontre de notre religion, ce projet de loi a été conçu
en concertation avec les imams aussi ». Une façon de
répondre aux protagonistes religieux pour qui le texte
est « contraire aux préceptes de l’Islam ».
Cette mobilisation s’est tenue sous la houlette d’une
« société civile, unie, parlant d’une seule voix » d’après
une jeune manifestante pour qui ce sit in est « une
expression du droit ».
L’artiste plasticienne Amy Sow, engagée aussi contre
les violences faites aux femmes a pris part à cette sortie.
Malgré les pesanteurs sociales, elle se dit optimiste
« nous disons stop aux violences à l’égard des femmes
et aux filles, on va continuer la lutte, on l’obtiendra ».
Des élus mobilisés :
Parmi ces élus du peuple, le député Khally Diallo a fait
entendre sa sensibilité à la cause « nous apportons notre
discours, notre soutien, si le projet de loi arrive au
parlement, nous allons y accorder un oui pour que la
femme soit protégée, préservée, respectée dans ce
pays » .
Les acteurs de la société ont poursuivi leur mobilisation
pour l’adoption du projet de loi «Karama ». Ils ont tenus
le 10 décembre dernier, une conférence pour présenter
des doléances de leur démarche en présence des
doyennes de la lutte et de Aboubacrine Fall, du Ministre
de l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille
(MASEF), venu apporter l’accompagnement de son
institution à la cause.
Pour rappel selon l’ONU Femme, 736 millions de
femmes dans le monde ont subi au moins une fois
violences sexuelles /physique. En outre cette institution
rappelle que 48800 femmes et filles ont été tuée en 2022
par leur partenaire intime ou membre de leur famille.
Cette même source révèle par ailleurs que plus de 640
millions de femmes âgées de 15 ans et plus ont subi des
violences de la part de leur partenaire intime.
Awa Seydou Traoré