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Les médias au cœur de la justice climatique: pré-sommet du 2.ème sommet africain sur le climat à Addis-Abeba. 

Du 6 au 7 septembre 2025, Addis-Abeba a accueilli le forum pré-sommet du 2ᵉ Sommet africain sur le climat. Un rendez-vous où médias, décideurs et société civile se rencontrent pour réfléchir au rôle des médias dans le triptyque climat, paix et sécurité. Organisé par le Département des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité de la Commission de l’Union Africaine, en partenariat avec la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) et avec le soutien d’OXFAM et de la GIZ-UA, l’événement a mis les journalistes au cœur des enjeux d’une transition juste et d’une justice climatique. Le thème retenu était: « Les médias comme catalyseurs du programme africain pour le changement climatique, la paix et la sécurité : favoriser une transition juste et la justice climatique ».

D’emblée, les organisateurs ont posé les objectifs : renforcer les approches journalistiques inclusives, lutter contre la désinformation et contribuer à la finalisation d’une position africaine commune sur la paix et la sécurité climatiques en amont de la COP 30. Autrement dit, il s’agit non seulement d’un lieu d’échanges techniques, mais aussi d’un espace de plaidoyer et de renforcement des capacités pour que le journalisme devienne un levier concret de solutions. Dans ce cadre, les participants ont été invités à produire une information vérifiée, fiable et axée sur les solutions, afin d’accompagner les populations et les décideurs dans les réponses au défi climatique, tout en évitant les généralisations ou les simplifications qui pourraient alimenter la désinformation.

Au cœur des échanges, une quarantaine de journalistes originaires de divers pays africains ont convergé, accompagnés de représentants de l’Union africaine, d’experts et d’acteurs de la société civile. Parmi les discours marquants, Omar Faruk Osman, président de la FAJ, a posé le cadre éthique et juridique du financement climatique. Selon lui, « le financement climatique n’est pas un acte de bienveillance, mais une obligation fondée sur la justice et l’équité ». Il a ainsi insisté sur la nécessité d’un soutien accessible, sensible au genre et adapté aux contextes fragiles, afin que les ressources soient réellement mobilisées là où elles sont le plus nécessaires et bénéficient d’une répartition équitable entre les pays et les populations. Ce message a résonné comme un appel à transformer le financement climatique en mécanisme capable de soutenir des solutions locales, tout en garantissant transparence et responsabilité.

L’événement a ensuite offert une tribune pour le partage d’expériences, l’examen d’études scientifiques et l’appel à un journalisme de solution. Les discussions ont aussi rappelé que l’Afrique, malgré sa contribution relativement faible (moins de 4 %) aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, est la région la plus exposée aux effets du réchauffement: sécheresses répétées, inondations meurtrières, insécurité alimentaire et déplacements de populations. Ce constat souligne l’urgence d’un leadership médiatique proactif, capable de faire émerger des récits locaux de résilience et d’adaptation.

Les participants ont plaidé pour que les médias africains s’imposer comme des acteurs de plaidoyer, capables d’amplifier la voix des communautés locales dans les débats internationaux et de mettre en lumière les initiatives endogènes en matière d’adaptation et de résilience. En ce sens, le pré-forum a été pensé comme une étape préparatoire essentielle avant le deuxième Sommet africain sur le climat et en amont de la COP 30, afin de doter l’ensemble du continent d’une position médiatique commune et d’outils pratiques pour une couverture adaptée et responsable.

Enfin, au-delà des échanges techniques, l’événement a souligné l’importance de l’intégrité de l’information et de la lutte contre la désinformation, deux éléments essentiels pour gagner la confiance des populations et influencer les politiques publiques. La conférence a donc insisté sur la nécessité de formations continues, de partenariats entre médias et chercheurs, et de mécanismes de vérification des faits adaptés au contexte africain.

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