Cinéma engagé :

« le cinema a la capacité d’influencer les mentalités ,de
faire réfléchir, JAM Abdoulaye SALL, realisateur
Le Cinéma est une forme d’engagement  pour les jeunes mauritaniens . Un
art qui connaît beaucoup de succès en Mauritanie malgré les difficultés du
secteur.
Nous avons tendu notre micro à JAM Abdoulaye SALL , un jeune
Cinéaste réalisateur du film « le dernier voyage» qu’a connu de
nombreuses sélections officielles dans une dizaines de festival dont celui
de festival de Cannes .Un film qui a remporté la mention spéciale du jury
au Festival Maghrébin du Film OUJDA en octobre dernier. JAM nous parle
de son engagement dans le milieu du cinéma, son parcours et les défis
rencontrés .
 
 
Citizen lab Mauritanie : Racontez -nous vos débuts dans le monde du
cinéma ?
 
Au début de ma carrière dans le cinéma, j’ai eu la chance de faire la
connaissance de Cinebanlieue Dakar. C’est là bas que j’ai véritablement
commencé à m’integrer dans l’univers du cinéma et à acquérir les bases en
matière d’écriture, de réalisation, de cadrage, et bien plus encore. Cette
expérience  m’a permis de développer une solide fondation. 
J’ai toujours su que j’étais artiste, mais je ne savais pas exactement en
quoi. En fin de compte, le cinéma s’est avéré être la forme d’expression qui
me permettait de concrétiser ma créativité de manière aussi puissante.
Après cela, j’ai opté pour continuer ma formation en tant que monteur
d’images, renforçant ainsi mes compétences dans la post-production.
 
Citizen lab Mauritanie : Quels défis rencontrez-vous vous le plus
souvent au quotidien en tant que jeune cinéaste ? 
 
En tant que jeune cinéaste, je fais face à de nombreux défis, tels que
trouver des financements pour mes projets car il n’y a pas de budget alloué
au cinéma en Mauritanie. 
Bien que cela puisse être exigeant, ma passion et le désir de raconter des
histoires me poussent à surmonter ces défis.
 
Citizen lab Mauritanie : Pensez-vous vous que le cinéma peut être un
moyen de plaidoyers influant ?
 

Je suis tout à fait d’accord avec l’idée que le cinéma peut être un moyen de
plaidoyer efficace. Même s’il ne peut pas changer le monde en un instant, il
a la capacité d’influencer les mentalités de faire réfléchir.
En racontant des histoires qui abordent des problématiques sociales,
politiques ou environnementales il peut sensibiliser le public et l’inciter à
s’intéresser à ces sujets souvent négligés ou mal compris.
 
Citizen lab Mauritanie : Comment trouvez -vous l’état du 7e art (cinéma) en Mauritanie ?

je pense que le cinéma Mauritanien est  inexistant. Très peu de films
mauritaniens voient le jour chaque année, et nous ne disposons d’aucune
salle de cinéma. De surcroît, je ne constate pas de volonté politique
importante pour faire évoluer la situation, ou du moins, si de telles
initiatives existent, elles sont largement insuffisantes.
 
Citizen lab Mauritanie : Est-ce que vous pensez que l’état doivent
investir plus sur ce secteur ? 
OUI.
 
Citizen lab Mauritanie : Pensez-vous à la création d’une école de
cinéma pour pérenniser votre métier ?
 
Cela peut être un investissement précieux dans l’avenir de cinéma
Mauritanien et  contribuera à former une nouvelle génération
de cinéastes, réalisateurs, monteurs et autres professionnels du secteur. 
 
Citizen lab Mauritanie : Votre dernier film le dernier voyage  parle de
quoi exactement ?

“Le dernier voyage”, c’est l’histoire de Maodo, qui est de retour chez lui à
Nouakchott après un long voyage.
Il reprend son ancien travail de marchand ambulant pour subvenir aux besoins
familiaux.
Un soir, le jeune père de famille tarde à rentrer ce qui inquiète sa femme et son
fils, qui parcourent la ville de Nouakchott à la recherche d’indices. 
 
Citizen lab Mauritanie :Quels sont les difficultés que vous avez
rencontré pendant le tournage de ce film ?
 
Nous avons été confrontés à des difficultés pendant le tournage, Cela a
commencé avec l’obtention des autorisations de tournage, puis nous avons
dû surmonter des problèmes techniques et financiers. Mais, je considère
que toutes ces difficultés ont été des leçons précieuses que l’on n’apprend

pas forcement à l’école. Elles m’ont enseigné la persévérance et m’ont
permis de développer des compétences pour faire face à des situations sur
le plateau.

 
Citizen lab Mauritanie : Quand ce film sera-t-il projeté en Mauritanie ?
 
le film a été projeté en Mauritanie à trois reprises ! Il a été présenté à d’Art,
puis à Art Gallé, et enfin au Festival International du Film de Nouakchott.

Citizen lab Mauritanie : Le film a connue des multiples sélections , et
dernièrement le prix du jury au festival Oujda qu’est ce que cela
représente pour vous ?
Ce prix est une sorte de récompense pour nos efforts et c’est spécial car
c’est mon premier prix et j’espère en recevoir d’autres.
 
Citizen lab Mauritanie : Quels conseils donnez-vous aux jeunes
mauritaniens intéressés par ce Art et qui envisage de devenir
cinéaste?
 
Eh bien, je leur dirai de continuez à suivre leur passion, à apprendre
constamment et à réaliser des films.
Propos recueillis par Djiefoulbé Ba