Autonomisation des personnes vivant avec handicap en Mauritanie : entretien avec le coordinateur du projet HANDICAPESS de l’ONG Santé globale

Vous êtes sur la plateforme citizenlab
Mauritanie. Aujourd’hui nous avons tendu
notre micro à Alioune Diop, coordinateur du
centre HANDICAPESS de l’ONG santé
globale .Une organisation dont l’objectif est
d’améliorer les conditions de vie des
populations démunies et favoriser la
participation communautaire et citoyenne
comme instrument de lutte contre les
inégalités.

Citizenlab Mauritanie : Vous avez
ouvert en août 2023 un centre
dénommé Handicapess dans la commune de
El mina. Il vise à améliorer les conditions
de vie des individus en situation handicap et
vulnérables . Qu’est ce qui motivé
l’ouverture de ce centre ?
Alioune Doip : Le projet Handicap’ESS vient
impulser une dynamique participative auprès
de ces franges de la population démunie et

victime de discrimination et d’exclusion. Ce
centre leur apporte un accompagnement pour
leur intégration dans la vie sociale et
économique et participe ainsi au
développement d’une ville durable.
Ce dernier contribue ainsi à la réalisation de
l’ODD 11 qui assure aux personnes
handicapées de vivre de façon indépendante et
de participer pleinement à tous les aspects de
la vie, et leur assurer sur la base de l’égalité
avec les autres, l’accès à l’environnement
physique, aux transports, les lieux de travail et
à un emploi.

Citizen lab Mauritanie: Parlez- nous des
formations initiales dont les bénéficiaires
ont eu droit durant la phase de démarrage ?
Alioune Doip : Le centre permet de former les
PSH sur le choix d’une AGR « étude de
faisabilité », organiser des sessions de
recyclage sur les AGR spécifiques. Il Forme
les PSH (personne en situation de handicap) en
Education financière et en gestion simplifiée
d’une AGR. On Organise des séances de suivi
psychosocial et de développement personnel
pour les PSH, des activités physiques adaptées.

Nous faisons aussi une Initiation à
l’informatique et des activités socioculturelles.

Citizen lab Mauritanie :Quel était le
nombre de postulants et ceux retenus ?
Alioune Diop : le nombre de postulants est de
128 personnes toutes en situation de
handicapées et de tous âges. Les équipes
chargées de l’identification ont procédé à des
appels téléphoniques afin d’établir un premier
profilage des bénéficiaires potentiels, ensuite
une visite à domicile a été effectuée. 20 PSH
(personne en situation de handicap) dont
7hommes ont été retenues, après étude de leur
éligibilité aux critères définis du projet à
savoir : l’âge, le handicap, la situation
socioéconomique, le statut de la personne
etc. .. Ce processus constitué de plusieurs
étapes a été réalisé en partant du principe des
indicateurs du projet et des lignes directrices.

Citizen lab Mauritanie :Comment
contribuez -vous à l’autonomisation des
bénéficiaires ?

Alioune Diop : pour l’autonomisation des PSH
(personne en situation de handicap),nous
soutenons 20 initiatives locales innovantes : 20
AGR individuelles issues des PSH(personne
en situation de handicap) sont soutenues pour
un accompagnement vers leurs
autonomisations.
Un accompagnement des initiatives crées sera
réalisé par l’équipe du projet pour donner la
chance aux nouveaux entrepreneurs de bien
démarrer leurs projets. Une mise en relation
faite avec l’institution de microcrédits Djikké ,
ceci pour leur permettre d’avoir accès aux
services financiers et non financiers en vue de
développer leurs AGR.

Citizenlab Mauritanie : Peut-on connaître
le montant mis en œuvre pour l’octroi d
‘AGd à ces personnes en situation de
handicap ?
Alioune Diop : un montant de 400 000 MRU
et mis à la disposition des 20 bénéficiaires
pour leurs projets de AGR à raison
20000MRU par PSH(personne en situation de
handicap).

Citizen lab Mauritanie : Parlez- nous de la
signature de convention pour l’octroi de
fonds aux bénéficiaires pour les AGR?
Alioune Diop : Dans le cadre de son initiative
intitulée “Handicap’ESS” visant à favoriser
l’inclusion sociale et économique des
personnes en situation de handicap (PSH) à
Nouakchott L’ONG Santé Globale a sollicité la
collaboration de l’institution financière Djikké
en 2022. L’objectif est d’établir un partenariat
efficace pour accompagner les bénéficiaires
vulnérables de l’ONG, en particulier les
personnes en situation de handicap.
Cette convention de partenariat vise à soutenir
et à faciliter l’accès aux financements pour les
personnes en situation de handicap identifiées
dans le cadre du projet “Handicap’ESS”,
résidant à Nouakchott, en passant par le réseau
des Caisses Djikké-Mutuelle. Ces fonds
rotatifs seront octroyés aux bénéficiaires
conformément aux directives émises par
l’ONG.

Citizen lab Mauritanie : Y a t-il y’a un
mécanisme de suivi pour les financement
(AGD) au profit des bénéficiaires en terme
de résultats ?
Alioune Diop : oui, le bénéficiaire s’engage à
établir un compte d’épargne et de crédit auprès
de l’institution de microcrédit Djikké.

Le bénéficiaire s’engage à verser sur son
compte Djikké un montant représentant au
moins 10% du financement total octroyé par
Santé Globale, afin de participer à la création
de son Activité Génératrice de Revenus
(AGR).
Le bénéficiaire s’engage à fournir
quotidiennement des rapports sur la situation
financière de son AGR ainsi que sur les
obstacles éventuellement rencontrés.
Le bénéficiaire accorde à l’ONG
l’autorisation de collecter des informations sur
le projet d’AGR (telles que des photos, des
vidéos, des entretiens) dans le but de
capitalisation.

CitizenlabMauritanie : Est-ce que vous
collaborez avez les élus locaux et qui sont
vos partenaires ?
Alioune Diop: Les partenaires du projet sont:

La mairie d’El Mina et de Ryad : soutien le
projet dans identification des personnes
handicapées mais aussi dans la facilitation des
démarches administratives
L’association Para-karaté-Do : spécialisé
dans l’activité physique adaptée va coordonner
toutes les activités pratiques du centre
d’accueil et d’accompagnement (fitness,
formation et activité culturelle).
L’association Okota partenaire de l’ONG
Santé Globale facilite l’identification des
personnes handicapées. Nous avons une
parfaite collaboration avec les élus locaux et
les autorités administratives.
Citizen lab Mauritanie : quelles sont les
difficultés rencontrées pour la prise en
charge du centre ?
Alioune Diop : les difficulté pour la prise en
charge sont à deux niveaux : le centre par sa

position géographique qui indique une
insécurité à certaines heures pour les
PSH(personne en situation de handicap) , une
zone enclavée aussi loin du goudron.

Propos recueillis par Dialika Sackho